samedi 18 août 2007

Des pas sur le quai

Sur le quai de la gare tu marques ton chagrin
De mots à peine visibles que personne ne lira.
De l'entrelacs indicible, trace de tes pas,
Il reste dans tes larmes le reflet de leur train.

Il part
Il part
Ils partent
Ensemble
Te laissant à l'histoire de leurs peines et leurs rires.

Garde la dans l'écrin
Avec un peu de satin
Garde la près de toi
Souviens toi des parfums
Écoute la quelquefois

Encore quelques pas
Tu verras
Des sourires à grandir

mercredi 15 août 2007

Les nuages s'emmelent

Dehors ça respire fort

C'est tout feu sans flamme

Ça slouffe la folie

Téléphone ...

Tiens du soleil !

dimanche 12 août 2007

Pygmalion est un con

Et tu joues ta vie assis là sur un banc
A regarder ses seins de pierre
Attendant qu'ils se gorgent de sang
Qu'elle te prenne comme enfant
Mais le soleil tourne et tombe
Et t'enterre dans son ombre
Copernic n'avait pas raison
Chaque nuit l'astre meurt
Et se mue sanguinaire
Il s'abreuve de son coeur
Qu'il arrache de ses serres
Puis s'envole. Sombre.
Elle, retourne à la terre.

©

Allez ! Un petit tour de vélo histoire de faire luire les rayons

samedi 11 août 2007

Ecrire entre les mots

Ce qui est dit n'est ni dit, ni écrit.

Semaine dernière, une amie peintre et poète me répond à ce que je ne dis pas :

« s'ils ne sont pas dits, les mots, en général ça fait des poèmes, des toiles, ou des couloirs à refoulements alors tant que ça circule ça fait bouger l'inconscient comme un glanage, ...non, langage... »

Je ris sur « couloir à refoulements ». L'image m'amuse et je lui fais part de cet amusement.

L'instant suivant j'ouvre les portes du couloir à refoulements et nerveusement j'écris « les mots de tricot ». Moment du passé d'il y a longtemps. Il ne s'agit pas d'une réponse à son propos mais plutôt d'une expiration sans prétention de mon expérience. Expiration par les mots, fil tricoté qui structure le vide. Le tricot n'est-il pas constitué de trous, de transparences quand on tire sur la maille...

Mais revenons aux mots.

Le mot est dit ou écrit (pour ce qui me concerne, le mot est vecteur d'oralité) et suppose pour exister qu'il soit lu ou/et entendu. Sinon, c'est un néant et on retourne dans le couloir à refoulements. A noter que l'écouteur peut être l'écriveur ... c'est par exemple le cas du journal intime bien qu'il soit souvent adressé aux proches (papa, maman ou l'autre) ... on le laisse en évidence...

Et l'écouteur n'entend ni ce qui est écrit, ni ce qui est dit. De mots en mots et selon le sens qu'il met en accord avec ce qu'il entend (ou lit), sens qui découle de sa propre expérience, il voyage dans les hiatus, dans les vides du tricot, dans les transparences, dans ce qui n'est pas écrit.

Pour celui qui écrit, les mots sont des guides incertains qu'il donne, ils mettent en mouvement des histoires qu'il ignore.

Bien sûr, il peut tricoter en mailles serrées, en changeant les couleurs, utiliser l'angora, l'acrylique ou du fil de lama, mais il faut qu'il accepte d'être dépossédé de sa propre histoire.


Amis poètes, je vais aux toilettes...

mercredi 8 août 2007

Les mots de tricot

J'écris dans ma tête des mots de tricot
Des mains s'agrippent sur la barre du métro
C'est l'alu parisien
Les corps se tassent
Sur la vitre ça va vite
Les aiguilles cliquetiquent
Une layette, hystériques
Des yeux dans le noir me regardent
On tourne le miroir
Elle était pourtant belle
On arrive
Eglise de Pantin
Y a pas de hasard
Que des mots insonores
Je sors
C'est le soir
Une pelote de fil noir

dimanche 5 août 2007

samedi 4 août 2007

Ecrire en alexandrin

Il y a longtemps, quand l'écriture m'apparaît comme une évidence, une fulgurance, une manière de marquer la relation de « je » à l'ailleurs dont je m'inonde, à l'autre, aux autres, qu'ils soient veaux vaches cochons, elle, elles et ceux et le reste, reste qui n'existe que si j'existe et sans lequel je n'existe pas ; il y a longtemps, j'écris mon premier poème.

En alexandrin.

...et puis je le détruis.

Pour l'écrire à nouveau.

Et le détruis.

Et encore et encore pendant longtemps.

Et je casse l'alexandrin frigide, rigide et rouillé, pour modeler ma matière.

La laisser couler et la voir là, enfin me parler et m'entendre.

Ce que je garde de cette expérience ?


L'essentiel de ce qui est écrit n'est pas dans la forme mais dans l'ombre et la lumière du modelé d'une matière qui se cache entre « je » et ailleurs.


Arrête de compter sur tes doigts. Fais un tour plus bas !


Tiens ! .... pour illustrer... cherche un texte de Ghazel Sotoudeh. Il s'intitule « le parfum »