vendredi 27 juillet 2007

On ne peut pas ecrire sans matiere.

Mais quelle est donc cette matière ?
Je la vois pour ma part de différentes manières.
Sans hiérarchie et incomplète :

  • La matière des mots.
  • La matière énergie.
  • La matière outil.
  • La matière de la forme.

Bien sûr, si l'on regarde la définition du mot « matière » dans un dictionnaire, il y a beaucoup à dire sur l'utilisation que j'en fais et j'en connais qui ne manqueront pas d'aboyer.

Mais qu'importe ! Sortons des académismes et créons du bruits, histoire de fendiller les murs.

N'est-ce pas dans le chaos, dans les crises, que l'ordonné devient incongru et cède, quelquefois au prix de larmes et de sang, son espace à de nouveaux chemins ?

Tout empire à une fin. Il suffit d'observer l'histoire avec un macroscope pour en être convaincu.
Tout début porte en lui son contraire et nous cheminons, nous, petits humains, dans l'instabilité d'un infini qui nous dépasse et que, il faut bien l'admettre, nous n'appréhendons qu'à travers des modèles religieux, philosophiques ou mathématiques.

Mon approche n'est pas transdisciplinaire. Elle est juste intuitive. Une sorte de mise en oeuvre à partir de la confluence de mes contingences. C'est l'approche de celui qui écrit au gré des hasards, une approche hors limite, hors carte.

J'écrirai donc des mots de sable portés par le vent pour donner matière à écrire à celle ou celui qui veut bien lire. Pour faciliter la compréhension, je classerai les articles en rapport avec la matière dans la rubrique « la matière ».. Même si cette classification ne me satisfait pas.

.... Un petit coup de Gotan Project ... après .... on verra.....

Ecrire avec la matiere

Retour de mon petit voyage à la mer que je ne vois pas.
Pas sentie. Pas humée. La mer absente.
Pas d'embruns sur la peau, dans le nez, les oreilles et les yeux plissés.
Que le chlore que le vent disperse.
Le chlore qui se mêle à la terre sous la pluie trop forte.
Des morceaux de piscine sur les allées goudronnées.
Des mires à viser.
Je fais flaque flaque et quand le soleil paraît, je le crève à coups de pas.
Je me mare sur la flaque à côté et d'un pied je m'explose sous mon poids.
Je m'étire et ondule, me reforme concentré et me quitte du regard.

Plus loin, tondeuse à pousser,
un « octo » chiffonné s'applique à l'uniformité de sa parcelle.
Vingt mètres carré. Un trou de grillage.
Uniformité des formes.
Uniformité des hauteurs.
Uniformité des couleurs, des matières.
Uniformité des illusions, des aspirations, inspirations...
Des rêves de vacances, d'évasions.... du wesh à l'octo...
Chacun dans sa case.
THC anisettes bières et eaux plastifiées.

Moi, je glane la matière, la fonds à la mienne,
et dans mon intérieur je débouche et laisse couler le camaïeux.

Entre le blanc et le noir, du lavis au couteau.

dimanche 22 juillet 2007

Carte postale

Silence de voyage.
Le soleil et deux faméliques nuages se préparent au duel.
Vacances à la mer.

vendredi 20 juillet 2007

Ecrire c'est au present

Quand j'écris, c'est toujours ici, là, maintenant. Pas hier ni demain, pas au passé, pas au futur... Au présent. Un présent pur. Un présent qui fuit l'instant.

Je me pose, assis ou debout, et dépose à coups de poignet, de coude, à coups de corps, des signes qui resteront gravés pour un temps.

Ecrire c'est juste ça.

Laisser une trace sur un support.

Ecrire c'est l'acte présent de tracer.

Par exemple:


Je peux de mes pas écrire sur la plage mon petit voyage.

Tracer d'écumes la crête des vagues

Et me noyer au coeur d'une onde ronde

Puisque l'onde est toujours ronde

Ventre de femme.

Ma geôle infâme.



Ce court texte, je viens de l'écrire, de le tracer dans l'espace de mon présent. Il n'existait pas avant. Par la suite il pourra être dupliqué, on pourra en « faire carte », mais il ne sera plus à écrire. J'en ai tracé l'original.

Je pose en filigrane la question du « JE » dans l'acte d'écrire :

Je peux me voiler et me nier dans un élan d'humilité, je peux me cacher au coeur d'un narrateur, d'un locuteur (on trouvera pléthore de critiques sur le « JE » dans l'écrit, surtout pour ce qui concerne la poésie), il n'empêche que « JE » ne peut être éludé, que « JE » est bien celui qui écrit, qui dépose physiquement ses petites traces, qui marque, souvent sur une page blanche des signes bleus ou noirs ou d'une couleur qui n'existe pas.

Je peux, dans le texte plus haut, remplacer « JE » par tout autre pronom personnel mais dans tous les cas, c'est bien moi qui écrit, au moment où je l'ai écrit. J'ai tracé des signes.


Chaque signe est une lettre de l'alphabet qui, isolé de son contexte, n'a pas vraiment de sens.

Le contexte, c'est l'ensemble des lettres.

Dans ce contexte, on remarque des mots.

Chaque mot est porteur d'un ou plusieurs sens que l'on trouve aisément dans un dictionnaire.

Mais c'est l'émergence du sens que produit la totalité des mots dans leur ordre précis que je souhaite faire apparaître.
Le « tout » est toujours plus vaste que la somme de ses parties.

Et le sens, le signifié, n'émerge qu'à l'instant où j'écris. Même s'il fait référence ou provient d'un passé ou d'un espoir de futur...

En l'occurrence, ce texte n'a pas de temps, le premier verbe (pouvoir au présent) ouvrant un ensemble de possibles, appelle des infinitifs.



Bon ! J'ai la vaisselle qui m'attend...

vendredi 13 juillet 2007

Ecrire au matin

Demain c'est aujourd'hui.
Demain, j'aimerais mêler mon sel à ta pluie.
Petite rose des vents.

jeudi 12 juillet 2007

Ecrire sans savoir

J'ai perdu la raison à l'âge de raison.

La raison, cet ensemble de petits cheminements logiques qui fait que ce que l'on dit ou fait a du sens pour le voisin et le voisin du voisin. Ceux qui écoutent, entendent, voient...

J'ai perdu la raison, un jour, comme ça ... sans le savoir.
Un jour où ils ont enterré mes modèles.

Ce jour là, il devait pleuvoir.

Il pleut toujours sous les parapluies noirs.

Alors c'était de la boue.

J'ai perdu la raison le jour où l'on a emboué mes «oui» et mes «non».
Ceux qui tracent les limites, les sentiers, les barrières qu'il ne faut pas enjamber, ceux qui aident dans les choix comme des panneaux fléchés bien scellés.

J'ai perdu la raison quand l'amour, énergie qui m'était promise disparaît.

Disparaître est toujours au présent quand le jour est boueux, noir, incompris.

Disparaître est toujours présent.
Dans une démesure du temps, sans passé... au futur de quêtes des limites perdues.
Celles que je n'ai jamais sues.
Un monde de repères enfouis, de recherches jusqu'aux infinis. Le petit et le grand.
A me briser les os, m'éventrer, m'écoeurer sans jamais trouver.
A chercher vainement la résurrection des étoiles mortes.
Petit magicien qui donne, donne, donne des rires et des sourires, des sueurs à sécher les pleurs ou le contraire... ça dépend des étoiles.
Une quête de recevoir, sans le savoir, sans le vouloir, pour combler les vides, pour savoir ce qu'ils seraient s'ils n'étaient plus vides et savoir ce que je ne saurai jamais.

Je sais.

On me regarde, on me lit, on m'écoute et parfois on brille comme des yeux.

Mais sait-on les voyages quand ils n'ont pas de fin ?

Sait-on l'énergie offerte quand on l'a perdue dans la boue ?

Sait-on les traces qu'il faut inventer quand on n'a pas la carte ?

Sait-on la patience, éprise de sagesse, pour apprendre à dire, juste dire, «bonjour» et «au revoir» aux moments attendus ?

Sait-on l'effort pour rester dans son corps ?
Seule limite tangible dans la douleur d'un fracas.

Sait-on ma frayeur quand mon puits de magma brûle trop vite et trop fort les ailes des aventureux ?

Aventureux.... Aventureux... Ferme ta porte. Tu ne la retrouverais plus.

Reste dans ton jardin et écrits pour tes petites fleurs.

Tes iris du matin.

En alexandrins.

lundi 9 juillet 2007

Par dessus l'epaule du voisin.

Alors voilà que tu te mets à lorgner ailleurs ! Tu pompes avec les yeux les petits mots du voisin. Et puis tu les recopies avec un stylo qui bave sur ton beau papier blanc. Dessus, quand même, quelques gouttes de sueur. Mais pas les bonnes. Celles-ci, c'est parce-que tu as peur de te faire piquer.

Faut pas confondre ! La transpiration sur le papier devrait être le fruit de ton propre travail. Avec le goût de ton propre sel. Un salé liquide comme une mer avec ses marées trop hautes qui débordent de tes remparts à toi... ton front, tes mains, ta peau et tous tes trous. Tous !


Mais non ! Toi tu n'as rien qui coule des yeux et ça te fait même pas chier de prendre sans donner.


Alors (encore alors), arrête. Arrête d'écrire et va te mirer dans la petite glace ronde de ta salle de bain, ou celle, carrée, de ta porte d'entrée, côté sortie. Ou si tu n'as rien pour te voir, sors et fais ça devant la vitrine bien astiquée d'un magasin grand luxe. Le ridicule n'a jamais tué que les niais ! Ouvre les yeux, regarde les s'ouvrir, ouvre la bouche, regarde toi marcher, reculer, avancer... enfin fais plein de choses... En n'oubliant jamais que c'est toujours à l'envers que l'on se voit dans un miroir.


Bon ! C'est pas là que ça se passe pour écrire. Tu as compris (peut-être). C'est à l'intérieur et à l'endroit.


Tu sais, il y a plein de chose dans ton intérieur. Il suffit de trouver la clef perdue de ton tiroir... au passage, profite du temps passé à chercher, c'est une succulente mise en bouche, un moment où s'empilent les promesses de tes futures surprises... et ouvre, entrebâille, regarde, mets ta lumière puis tire jusqu'au béant.


Après, et seulement après, tu prends un nouveau stylo parce que l'autre est sec depuis longtemps, ou un crayon de bois et de plomb avec un couteau bien affûté pour tailler ta mine, ou un clavier si tu veux...


Et écrits tes propres mots.


Et si tu ne peux pas (du verbe pouvoir ou « être capable de... »), contente toi de lire.


Baudelaire, Hugo ou n'importe qui d'autre pourvu que ça te remplisse de plaisir avant la carte postale sous les oliviers.


Mais ne passe pas par l'épaule du voisin s'il ne t'a pas invité.

samedi 7 juillet 2007

Ecrire au brouillon

Écrire au présent c'est écrire au brouillon. On fait des ratures pour effacer les fautes.

Le brouillon c'est un confessionnal qui précède l'absolution par un signe lent de crucifixion, voire un parcours abominable sur les genoux...

Et pourquoi pas cheminer sur la tête avec tout ce qu'il y a dedans. Et en cherchant bien, ce qu'il y a plus bas, plus loin, plus profond.

C'est à ça que ça sert les ratures : descendre et encore descendre. Dans un infiniment petit infini, jusqu'à trouver la matière. Matière des sensations et plus encore, de l'émotion palpable qu'on remonte à la surface avec ses sangsues de mots. Alors on déraille, on déraille et on trie, on classe, on hiérarchise pour enfin choisir.

T'en veux des ratures de brouillon .... et bien en voilà !

écrire


Ce sont les miennes.






A toi de trouver les tiennes !


Maintenant je vais chercher des couleurs à mettre sur mes murs.

jeudi 5 juillet 2007

On peut toujours aller plus loin

En bas de mon écran, à droite, ça indique 02:29. Dehors il fait nuit, mon cerveau vibre, c'est un peu électrique là dedans, les cigales chantent sans cesse dans ma tête et je m'apprête à publier mon premier message sur un blog que j'ai créé sans vraiment le vouloir.... Juste parce que j'ai cliqué sur le mauvais bouton dans un demi sommeil il y a deux nuits, juste parce que ma muse ne s'amuse plus, qu'elle n'est plus là, absente mais présente... Juste pour sortir du cadre, du vide, de la ligne droite et de l'angle qui lui ressemble. On ne peut s'envoler qu'en ouvrant la porte, la fenêtre ou je ne sais quoi qui aurait forme de rectitude. Un peu comme ces tableaux du japon d'avant qui nous semblent inachevés parce que leurs surfaces ne sont pas entièrement barbouillées. Un peu de noir sur de l'espace blanc. L'un n'existant que si l'autre lui laisse de la place, et les formes se mettent à flotter. Petite embarcation sur l'océan. Un être dans le néant. Et cette énergie qui commence à gonfler dans ma terre, dans mon ventre ou ailleurs, mais à l'intérieur. J'ai dix textes en préparation, une centaine de photos à travailler... mais ce n'est pas encore l'heure. J'attends l'explosion. Pour le moment, il me faut ranger. En bonne ménagère.