samedi 4 août 2007

Ecrire en alexandrin

Il y a longtemps, quand l'écriture m'apparaît comme une évidence, une fulgurance, une manière de marquer la relation de « je » à l'ailleurs dont je m'inonde, à l'autre, aux autres, qu'ils soient veaux vaches cochons, elle, elles et ceux et le reste, reste qui n'existe que si j'existe et sans lequel je n'existe pas ; il y a longtemps, j'écris mon premier poème.

En alexandrin.

...et puis je le détruis.

Pour l'écrire à nouveau.

Et le détruis.

Et encore et encore pendant longtemps.

Et je casse l'alexandrin frigide, rigide et rouillé, pour modeler ma matière.

La laisser couler et la voir là, enfin me parler et m'entendre.

Ce que je garde de cette expérience ?


L'essentiel de ce qui est écrit n'est pas dans la forme mais dans l'ombre et la lumière du modelé d'une matière qui se cache entre « je » et ailleurs.


Arrête de compter sur tes doigts. Fais un tour plus bas !


Tiens ! .... pour illustrer... cherche un texte de Ghazel Sotoudeh. Il s'intitule « le parfum »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans ton tout premier cri, celui venu de l'ombre pour jaillir vers la lumière,
tu ne savais pas encore d'où venait la matière.

Et puis tu as grandi,
avec tes premiers mots...

Des mots bien astiqués, petits et pas grossiers, les mots quand ils sont gros se font vite lessiver.

Le risque serait grand
de les voir salir,
le modéle des parents.

Déjà tu aimais ça .. musarder sur les mots,
sentier de découvertes en quête de mots nouveaux...

Lettre après lettre tu alignais les mots,
comme soldats de plomb,
entre gomme et crayons.

C'est ici que tu es, aujourd'hui..

Dans ta tête tu pioches,
des mots... toujours plus beaux...
qui tournent dans ma caboche
matière tu l'auras, ici le dernier mot.

Non, pas le dernier, c'est triste le dernier mot.

Un mot certain,
un certain jour,
et puis un autre jour,
et encore et toujours.