samedi 7 juillet 2007

Ecrire au brouillon

Écrire au présent c'est écrire au brouillon. On fait des ratures pour effacer les fautes.

Le brouillon c'est un confessionnal qui précède l'absolution par un signe lent de crucifixion, voire un parcours abominable sur les genoux...

Et pourquoi pas cheminer sur la tête avec tout ce qu'il y a dedans. Et en cherchant bien, ce qu'il y a plus bas, plus loin, plus profond.

C'est à ça que ça sert les ratures : descendre et encore descendre. Dans un infiniment petit infini, jusqu'à trouver la matière. Matière des sensations et plus encore, de l'émotion palpable qu'on remonte à la surface avec ses sangsues de mots. Alors on déraille, on déraille et on trie, on classe, on hiérarchise pour enfin choisir.

T'en veux des ratures de brouillon .... et bien en voilà !

écrire


Ce sont les miennes.






A toi de trouver les tiennes !


Maintenant je vais chercher des couleurs à mettre sur mes murs.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les miennes de ratures sont anciennes....
Elles viennent du temps où....
mon regard d'enfant suivait sur le papier
les pleins, les déliés...
Je me souviens aussi,
c'était un tel souci,
de guider sans trembler
la plume sur le cahier...
c'était il y a longtemps...
Aujourd'hui les cinquantes ans sont passés...
de bien loin ton aînée...
J'ai plus beaucoup le temps de regarder passer
les images d'un passé...
elles sont là cependant
ancrées dans ma mémoire
aujourd'hui... plus le temps...
le temps c'est de l'argent, de la sueur et des pleurs
La vie faut la gagner...

Pas le temps de terminer....

yvel a dit…

le temps c'est de l'argent pour celui qui en a peu (de l'argent).
pour les autres c'est un toc qui se cache entre les tics et les tacs.
et ça scande les petits gestes au quotidien, toujours les mêmes, histoire de donner sens, de remplir l'histoire d'une naissance à la fin, une ligne de survie pour ne pas se perdre dans les hasards et leurs tourbillons, rester à l'ombre des murets sans jamais connaitre les soleils de l'autre côté.
pour celui qui en a, le temps est un vide qu'il remplit de certitudes, de " tiens j'te tiens encore ", de " tiens j'te tiens toujours ", de demain ressemble à hier comme un immuable, rituelle transe en quête d'immortalité. des louis XVI et leurs serrures à en perdre les rêves. mais les rois sont humains, ils n'ont rien d'immortel.